Jakarta est mon dernier stop : Java en point final oriental, qui espèrerait mieux ?

Aujourd'hui, cela fait cinq mois tout pile que je suis nomade à travers l'Asie.


Mon dernier trajet en train entre Yogya et Jakarta a duré 10h. Ont défilé à ma fenêtre tous les clichés asiatiques qui sont désormais bien chers à mon coeur, en même temps que le film de mes souvenirs accumulés depuis cinq mois à bourlinguer.


Les rizières à perte de vue, les chapeaux pointus dans les champs.

Les bananiers, les cocotiers, les montagnes volcaniques au loin, et le ciel chargé d'humidité.

Les habitations en chantier, le linge étalé sur les murs, les baraques de fortunes aux peintures barriolées.

Les familles entières sur un scooter, les enfants qui font coucou en riant, ou qui se baignent dans les rivières.

Les câbles électriques entassés, les feux allumés sur les déchets en fin de journée.

Tous les animaux de la ferme. Et tellement d'autres photos encore...


J'ai passé quatre semaines en Indonésie et elle s'est présentée riche en émotions pour moi. Entre les retrouvailles et les adieux avec mes copains et mon frangin. Entre les gens si agressifs de Bali et les autres si généreux de Flores et de Java. Entre les hauts volcans et les fonds sous-marins qui m'ont tous faite trembler. Entre les larmes et les fous rires. L'Indonésie est un pays plein de contrastes. Je ne l'ai pas tatouée sur ma peau mais définitivement dans mon coeur.

Elle est vibrante et nonchalante. Sportive et relaxante. Elle a tellement à offrir, avec tous les goûts, toutes les odeurs, toutes les mélodies et toutes les couleurs...


Ce pays clôt mon odysée orientale (pour cette année!!).

Ce que je peux constater en fouillant dans mes souvenirs, c'est que le monde asiatique existe sans chichis, sans prétention, mais qu'il recelle une grande dignité et une fierté assumée.

Il est coloré, parfumé, festif et parfois carrément kitsch.

Il est sans pitié pour ses habitants, qui ont pourtant une fraternité solide, et un humour qui bat des records de vitesse pour te décocher un grand sourire.

Ce monde est compliqué, tout y est lent et complexe, et pourtant il m'a appris ce qu'était la simplicité, bien au delà de ce que je pouvais espérer.

Ces gens sont sans le sous mais avec une richesse intérieure inestimable. Ils ne veulent rien, ils estiment qu'ils ont tout lorsqu'ils ont à manger et que leur famille est soudée et en bonne santé.


Je tourne la page, un brin nostagique, en m'envolant pour Sydney, étape très importante de mon long transfert vers l'Amérique du Sud.